Thursday, July 12, 2018

The Apple Does Not Fall Far From the Tree

You often wonder why you act a certain way, or take a path that leads you to something that you are familiar with... I understood this much later in life. I arrived to Lebanon as a young woman of 18 years of age. It was a very difficult period of my life - a cultural shock from sunny Florida. I was devastated. My father suggested I work with him, as he had the intention of setting up a photography studio in Ballouneh. I didn't want to hear anything about it. I wanted to go to university and learn a trade of my own... Years later, many years later... I have followed the steps of my father indirectly, in my own way focusing on food and photography with a strong curiosity and generosity towards other people (as he has all his life). So the expression, "the apple does not fall far from the tree" is quite relevant ... My childhood was different and I think that's what made me think "out of the box".

Now that my children are turning into young adults, it is fascinating to see the evolution of their characters and aspirations ... Each generation builds on the other, taking dreams into another level.

Carla Henoud, a renowned Lebanese journalist, wrote a beautiful piece about my father which I would like to share. It sums up his work and life in a way that she only knows how to write. If you are interested to read the article in English please copy and paste on google translate.

Perdu de vue ... Georgie Abdeni, un Dorian Gray à l'envers !

REPORTAGES
06/05/2000
Abdeni. Une signature, au haut d’un immense portrait en noir et blanc. Une griffe, celle du grand photographe Georgie Abdeni qui a immortalisé des visages célèbres et moins célèbres, les figeant dans une beauté intemporelle et indélébile. 

C’était le temps du noir et blanc. L’heureux temps où la photographie se sentait, se pensait et se faisait par des maîtres-artisans, avec, pour outils de travail, un appareil, un studio et un regard. C’était le temps de la frivolité, de l’émergence d’une créativité qui trouvait enfin son expression, son identité et sa place au Liban. Heureux temps… 

Georgie Abdeni se souvient de ces jours en noir et blanc. Tout dans son studio des années 70 lui rappelle les visages d’avant, leurs sourires et son bonheur de capter ces instants d’intimité. «Je suis un homme qui a arrêté le temps, un Dorian Gray à l’envers !», précise-t-il, avec son grand sourire et son accent américano-libanais. Sur ces grandes photos qui comblent les murs comme des présences éternelles, le temps assassin n’a en effet laissé aucune empreinte . On dirait qu’il s’est arrêté… Aucune trace de rides, d’années rajoutées, de valeurs ôtées. Ces femmes troublantes de beauté fixent le visiteur – ou l’objectif de Abdeni – et murmurent leur satisfaction. Elles ont toutes un regard intense, une attitude «mise en scène» par ce même magicien. 

Pour réussir ce travail, il fallait, bien sûr, beaucoup de psychologie et de savoir-faire. «La photographie n’est pas seulement un art. C’est également de la mode, du maquillage. Le photographe doit être un visagiste, un psychologue, un directeur de production et un metteur en scène». Il doit surtout être libre, son propre chef, «ne recevoir d’instructions ni de limites de personne. J’ai toujours imposé mes idées, mes concepts, et mon propre style. Voilà pourquoi j’ai réussi». 

Une personnalité affichée Georgie Abdeni , longtemps photographe de stars et d’hommes politiques, a fait la couverture du magazine al-Hasnaa’ durant de nombreuses années; il a flirté avec la publicité et a saisi des centaines de regards, de femmes surtout. Il connaît le visage humain comme un chirurgien ou un sculpteur. Son calme et sa gentillesse ont toujours réussi à mettre le modèle en confiance et en tirer le meilleur. «Il n’existe pas de beauté, dans l’absolu. Chaque visage a une expression, un intérêt propre». Sa personnalité a su cadrer et mettre en images des idées – photos publicitaires –, des personnes et des personnalités. Ici, dans ce studio qui vit encore, sitt Sabah côtoie le président Sarkis, Feyrouz, Georgina Rizk, «je l’ai découverte quand elle avait treize ans», Faten Hamama, Hrair, Omar Shérif et Anita Eckberg font bon ménage. «Le caractère du modèle est important. Je suis toujours à la recherche de la pureté d’un visage, de l’angle idéal, du bon moment et de la meilleure lumière». 

Il est arrivé à la photographie par goût, se donnant la précieuse liberté de s’éloigner des «affaires étrangères», apprises à Georgetown, USA, de la banque dans laquelle il a travaillé durant six ans, bref, de ce qu’il était supposé faire. «À l’époque, peu de gens “de bonne famille”» faisaient ce métier. J’ai commencé par les portraits, pour passer ensuite aux campagnes publicitaires. J’avais le bonheur de concevoir l’idée, le slogan et de réaliser la photo». Il se compare volontiers à un chef cuisinier qui réussit un plat avec des ingrédients utilisés par d’autres. «La personne devient pour moi un boulot, un peu comme si je devais fabriquer quelque chose de bien». Durant ces «années photos», Abdeni va collaborer dans différents projets, sillonner le Liban avec Roméo Lahoud pour le Firman, et parcourir le monde pour assouvir son besoin de libertés et d’images; souvent envoyé spécial de al-Hasnaa, il ramènera des centaines d’images, des archives qui ont aujourd’hui une valeur incalculable. «Depuis une trentaine d’années, lors d’un voyage pour al-Hasnaa’ où je devais photographier des hommes et des lieux en Jordanie, je me suis retrouvé dans une école, avec deux enfants en train de se battre amicalement. J’ai calmé les deux frères, avec des mots tendres, et puis j’ai pris mes photos». Le roi Abdallah de Jordanie et ses images d’enfant consolé figurent à présent dans la galerie de photos de Georgie. Un scoop qui n’a pas de prix. 

Marié en 1968 avec Laurence, père de deux filles, Barbara et Gabrielle, Abdeni ne s’est pas laissé enfermé dans la seule photographie. Durant les années de guerre, il s’est interessé à la construction, à la restauration, «la grenouille», en 1967, avec son ami et complice Jerry Guréghian, puis le «kebabs and things», en 1980, durant son exil «floridien», et «un peu de tout» ; Georgie construit encore sa «caverne d’Ali Baba», une grande maison où il se plaît à inventer des objets, des miroirs en métal, bois, verre soufflé, des cannes, des sculptures en bois, et s’occupe à décorer les pièces comme il l’entend, mettre un vieil évier en guise de mur, construire une baignoire en pierre, créer un espace de vie libre de toute contrainte. 


Nostalgique et franc, il conclut : «Dans mon esprit, j’ai toujours ma vision de la personne, intacte. La revoir trente ans plus tard est souvent un choc !» Des images plein les yeux et la tête, on se surprend enfin à rêver de figurer un jour dans cet album précieux, et demeurer ainsi à l’abri du temps qui passe.

Un scoop de Abdeni, le roi Abdallah II et son frère



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